En 2004, Suite française obtient le prix Renaudot. Son auteure, née en 1903 à Kiev, est morte, assassinée à Auschwitz en 1942! Ses romans, publiés par sa fille, n’en sont que plus émouvants. Mais c’est surtout son écriture qui séduit. C’est une voix, un ton, un air à la fois surrané et si actuel qui vous poursuit une fois le livre fermé. J’avais déjà beaucoup aimé Suite française, Le maître des âmes,l’histoire de ce médecin devenu malgré lui charlatan et qui perd son âme, Le bal ce petit livre sur les relations conflictuelles et dramatiques entre une fille et sa mère. J’ai lu Chaleur du sang d’une traite, avec une pause parce qu’on m’avait emprunté le livre et que la personne qui le lisait ne pouvait pas s’en détacher. Une histoire contée par un narrateur qui nous intrigue très vite tant il a l’air de regarder les moeurs de ses concitoyens avec détachement mais aussi avec un intérêt suspect. L’intrigue est celle d’un roman policier, le thème est celui de l’amour-passion qui jette des êtres jeunes et fougueux dans les bras l’un de l’autre, le propos est celui de la tragédie provoquée par la passion, tragédie tempérée par la loi du silence que les villageois respectent car, ce que veulent avant tout les gens de ce pays (Issy L’Evêque),c’est « qu’on les laisse tranquilles ». C’est magnifique car intemporel.
Le narrateur, qui vous révèlera le fin mot de l’histoire, s’extasie devant les qualités culinaires d’ Hélène: »Quelle ménagère que ma cousine Hélène!Comme elle s’entend aux confitures, aux conserves, à la patisserie! » et plus loin vous aurez envie de déguster ces « énormes tartes blondes qui cuisent au four », « les tourtières bourrées de cerises et luisantes de beurre » patisseries qui sont autant de métaphores de l’amour et du désir et dont Silvio, le narrateur, semble prendre un malin plaisir à les décrire, comme il observe les protagonistes de cette histoire, avec une tendre ironie.
Lisez ce roman en dégustant une tarte aux prunes , allongé sur l’herbe et à l’ombre d’un arbre fruitier…
Saviez-vous que les gardiens de musée rêvent d’être des Jimi Hendrix et en attendant la goire qu’ils se font de lignes de coke dans les caves des musées, qu’ils terrorisent les visiteurs et qu’ils les séquestrent pour obtenir que leur collègue dealer sorte de prison?
Nicolas Beaujon raconte l’histoire d’un perdant, d’un minable qui sait qu’il ne vaut pas grand chose mais qui regarde toute cette histoire avec beaucoup d’ironie et d’humour.
J’ai ri, aux éclats parfois, c’est drôle et ça fait du bien.
A lire d’un trait en buvant un petit café bien fort avec une praline.
Duong Thu Huong, auteure vietnamienne, nous emporte dans une histoire mélancolique, racontée avec poésie et réalisme que j’ai lue dans un seul souffle! Et j’ai éprouvé l’envie d’être auprès de l’héroïne, Miên, de l’aider à surmonter ses épreuves tout en dégustant avec elle le thé dont le parfum « se mélangeait à celui des braises, exhalant une senteur délicate et chaleureuse qui évoquait à la fois l’odeur des montagnes, des colllines lointaines, désertes, et celle des rues grouillantes où les foules se battent autour d’une proie. »
Voilà un vrai roman, une histoire d’amour magnifique, romantique et aussi un voyage dans ce pays plein d’odeurs et de saveurs. Vous trouverez dans ce roman de nombreuses recettes de gateaux au riz gluant par exemple, qui mettent l’eau à la bouche.
Aux éditions Sabine.Wespieser.
« Une libraire – salon de thé » virtuelle…pour donner envie de dévorer des livres et des gateaux en buvant un thé, un café ou un chocolat!