Enfin un vrai roman! Pas un récit à la première personne plus ou moins autobiographique. De la Chine à Cuba, une histoire de passions: passion pour la musique, pour le chant, pour la calligraphie, la médecine et la méditation, passion entre un homme et une femme, passion d’un fils pour son père qu’il ira chercher au-delà des océans et qui réunira ses parents séparés pendant des années, passion d’un grand-père centenaire pour sa petite fille. Des personnages magnifiques, qui dialoguent avec les nuages, « les grillons et les lucioles », avec les papillons, les oiseaux et les chevaux, qui cherchent à atteindre au plus près ce qui fait l’humanité de l’homme et pour qui « ce qu’il y a de plus grand au monde c’est l’amour. » Réalisme et poésie, les époques s’entrechoquent, se répondent et certaines secondes d’intensité sont tellement fortes que leur seul souvenir les rend éternelles et maintiennent le personnage principal vivant au point qu’il ne peut pas mourir puisqu’il a « oublié comment on meurt… »
Que boire en lisant ce roman? Savourer un thé très chaud, « délicieux et relativement cher« , celui que Mo Ying déguste lors de ses retrouvailles avec ses soeurs et sa mère avant de les amener voir leur père parti de Chine des années auparavant pour faire fortune à Cuba.