Encore un roman extraordinaire de Joyce Carol Oates! Quel régal! Chaque page est jubilatoire. Avec un humour féroce, en se plaçant du point de vue de cette famille du XIX ème siècle où la vie des femmes surtout est réglée pas une sorte d’étiquette inspirée par Dieu que l’on cite à tout bout de champ. Une fille doit toujours avoir les mains occupées, elle brode, tricote, crochette… de toutes façons, elle prépare son trousseau de mariée et les mariages sont arrangés par le grand – père. Les pères sont soit absents soit distraits par des passions qui les tiennent loin du foyer et donc loin de leurs filles. Et ces filles, en grandissant, sentent un besoin impérieux de liberté et -oh! sacrilège- osent fuir cette famille de gens rapaces et hypocrites sous des dehors pieux et religieux. La force du roman, c’est essentiellement la voix de la narratrice qui conte cette histoire en faisant celle qui s’offusque au nom de Dieu et des bonnes manières des frasques de ces filles qui cherchent simplement à vivre heureuses. Cette famille dépeinte comme une famille tragiquement frappée par la faute de ses filles scandaleuses est en réalité totalement ignoble et le procédé de narration de Joyce Carol Oates apporte au récit une force de dénonciation formidable des moeurs de ce siècle finissant avec ses interdits, ses carcans que les corsets symbolisent si bien et ses appétits féroces mais dissimulés sous des dehors bien pensants parfumés et sucrés comme les thés et les pâtisseries des après-midis incontournables.
Lisez – le, savourez un thé au gingembre peut-être?
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